Justification du principe de pire action

Joule, qui a donné son nom à l’unité d’énergie du système international SI, écrivit :

« Croyant que la puissance de détruire revient à Dieu seul, j’affirme … »

Or le principe de pire action se propose de détruire l’ordre dans un système, lorsque celui-ci devient dangereux pour le genre humain. L’objectif du principe de pire action est alors de mettre un grand désordre dans le monde moléculaire afin d’éviter le chaos dans notre monde macroscopique.

L’application de ce principe aux ouragans peut donc interpeller et froisser les croyances. En effet, on trouve des textes estimant que les ouragans (et d’autres calamités) sont des bienfaits de Dieu pour les uns ou des punitions divines pour d’autres.

Il est donc indispensable de tenter de montrer que Dieu est étranger aux ouragans et donc qu’il n’est nullement concerné par le principe de pire action.

Une première justification de ce principe de pire action est dans son application aux soupapes des centrales thermiques ou nucléaires. Il ne viendrait à l’idée de personne de penser qu’il ne faut pas apaiser ces soupapes et qu’au contraire il faut laisser leurs écoulements violents exciter les structures jusqu’à provoquer des accidents majeurs de portée mondiale. Est-il sérieux de laisser le chaos envahir entre autres les soupapes de sécurité, alors qu’elles sont chargées de protéger les populations, les installations et l’environnement ?

Pour en savoir plus sur les soupapes des centrales nucléaires 

Revenons aux ouragans, ces manifestations grandioses mais redoutables que la Nature construit en mer en appliquant les lois de la thermodynamique et du chaos.

Diagramme de bifurcation d’un cyclone tropical

Un ouragan agit comme une soupape libérant l’énergie thermique accumulée sous les Tropiques durant la saison chaude.

Pour en savoir plus sur les cyclones tropicaux  

Déséquilibrée durant les mois d’été, par une différence de température trop importante entre la surface de l’océan et la haute atmosphère, une tempête tropicale, dans laquelle règne du désordre, peut se transformer radicalement en une structure ouragan beaucoup plus ordonnée après être passée par une bifurcation et une zone plus ou moins chaotique. Un ouragan est une structure dissipative qui échange de la matière et de l’énergie avec les eaux des mers tropicales. Elle est composée d’ordre et de désordre.

La structure dissipative ouragan fonctionne comme un moteur thermique à ciel ouvert, mobile sur la surface de l’océan. Ce moteur puise son carburant dans le réservoir de chaleur formé par les premières couches de l’océan et l’utilise pour se renforcer de manière inquiétante. Ce cyclone tropical tant redouté se débarrasse de sa puissance motrice en semant la désolation sur la terre des hommes.

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Lors de la formation d’un ouragan, le système moléculaire s’organise. L’entropie du système météorologique décroît lors de la transformation d’une tempête tropicale en ouragan (voir figure). Ce système a reçu des informations sur l’état de la mer, transmises par l’intelligence collective du système moléculaire. L’organisation spatiale monumentale d’un ouragan est munie d’une régulation entretenue par les multiples corrélations entre les molécules. C’est en détruisant cette régulation, c’est-à-dire en appliquant le principe de pire action, qu’on peut espérer déstabiliser un ouragan et le ramener en tempête tropicale moins agressive et beaucoup plus utile pour l’équilibre thermique de notre planète.

Et Dieu dans tout ça ?

Dieu serait dérangé si le niveau entropique de l’ouragan, lors de son apparition, était ramené à un niveau beaucoup plus faible, et même nul afin de rejoindre le système immatériel des photons de lumière. Il n’en est évidemment rien et de loin.

Une telle possibilité peut-elle exister ?

Newton passa autant de temps à étudier la Bible qu’à mener ses travaux scientifiques. Il  accep­tait l’existence de Dieu ; un Dieu qui avait engendré le Monde ; mais un Dieu qui restait éloigné de nos affaires humaines  ,…. qu’elles concernent de nos jours les robinets à soupapes de nos centrales nucléaires ou les cyclones tropicaux.

Les ouragans, les soupapes, etc. sont des objets du monde matériel, du monde naturel.

Un phénomène parfait est nécessairement dans le monde de la lumière, dénué de masse et nous semble ainsi éternel.

Cette démarcation nette entre les deux mondes justifie l’utilisation du principe de pire action qui n’est utile que pour éviter les débordements de phénomènes naturels, absents du monde divin lequel nous restera étrange tellement il dépasse l’entendement humain.